Distribution linux : Debian et Ubuntu

Ça commence fort, je ne fais pas un mais 2 choix dont l’un ressemble à un troll au vu des critères évoqués dans l’article précédent.

Pourquoi 2 choix ?

Simplement parce-que les systèmes sont relativement proches à l’usage et que j’ai choisi Debian pour les serveurs (j’en administre une dizaine) et Ubuntu pour les stations de travail (5). Ça vous évite de lire 2 articles, arrêtez de râler.

Petit historique

J’ai découvert Linux en 1993 avec une Slackware. Je passe, c’était franchement très proche d’un Linux From Scratch. Puis, vers 1998, je suis passé à Redhat. La gestion de paquets était embryonnaire mais c’était déjà un grand pas en avant. Et, alors que Redhat devenait, à mes yeux, une usine à gaz, de moins en moins libre (avec la séparation entre la version “pro” et la version communautaire) j’ai découvert Debian et apt, la gestion des dépendances, bref le bonheur.

J’ai essayé d’autres trucs : LFS, Arch, Crunchbang, Gentoo, Mint sans jamais être convaincu.

J’ai vraiment installé Linux sur ma station de travail vers 2009, une Ubuntu.

Ce que j’apprécie chez Debian

À peu près tout. Dans le désordre : la gestion de paquets et de dépôts, l’esprit 100% libre “les yeux fermés”, la doc, la philosophie du projet, la transparence des discussions, le fait que le chef soit élu pour un an, le parrainage des nouveaux développeurs, le nombre de paquets et d’architectures, le système de versions (stable/testing/instable/experimental, les feature freeze, le fait que la nouvelle version sorte quand elle est prête et pas quand les marketeux l’ont décidé), debian-security, les règles (le contrat social, le FHS, etc.) que les développeurs s’imposent pour assurer la réussite du projet, les initiatives qui dépassent le cadre d’une distribution Linux (Debian Women, Debian accessibility, etc.)

Et Ubuntu ?

Ses deux points positifs : l’héritage (technique) Debian et la reconnaissance des périphériques.

Je n’aime pas Unity, je n’aime pas la direction “MacOS” du projet, je trouve révoltant ce qui s’est passé avec Wayland/Mir (Canonical qui met des ressources sur un projet interne plutôt que de participer au projet commun, c’est tout le contraire du libre).

Mais je dois reconnaître que l’installation sur n’importe quel PC vieux ou récent se passe, en général, sans le moindre problème, l’expérience utilisateur des néophytes est très positive et pour moi, au quotidien, une fois les verrues enlevées (ce stupide menu global, ces ascenseurs qu’on ne voit pas, l’intégration d’Amazon et quelques autres saletés du même acabit), ça marche très bien. C’est 10mn de config. pour chaque nouvelle machine, on a vu pire. La communauté (y compris française) est réactive et bienveillante.

Relativisons

Quand même, j’ai un peu honte… Ubuntu, hanlala, c’est mal !

Bon sérieusement, une distrib, pour moi, c’est quoi ?

  • l’installation du système : rien à redire sur l’installeur Ubuntu (ni sur le live CD)
  • le boot et la reconnaissance du matériel (je suis obligé de mélanger les deux : ce qui m’a fait choisir Ubuntu au départ c’est que c’est la seule distrib qui reconnaissait mon RAID propriétaire du premier coup ; pas forcément une bonne chose avec le recul mais c’est comme ça). De toutes celles que j’ai testées, même récemment, Ubuntu reste la meilleure.
  • le choix des logiciels par défaut (avec apt c’est pas une vraie question) : à 95% il me convient. Quand je veux installer un paquet, il porte le même nom quel que soit le système (Debian/Ubuntu), c’est pratique.
  • les mises à jour : RàS
  • les sous-systèmes (la gestion des services, des utilisateurs, du kernel…) : pas de problème non plus, l’essentiel est issu de Debian.

En résumé, Ubuntu a des défauts liés, principalement, à son dirigeant mais dans l’ensemble ça fonctionne très bien, que ce soit pour un débutant ou un utilisateur confirmé. Quand un barbu se retrouve sur une Ubuntu, il tord le nez (c’est culturel) mais il n’est pas perdu.

Alors f*ck, j’assume. Je ne me dis pas “fier” d’utiliser Ubuntu mais je ne m’en cache pas, y’a pas de honte.

6 réflexions sur « Distribution linux : Debian et Ubuntu »

  1. Le problème Ubuntu / barbus, vient aussi du fait qu’Ubuntu soit une distribution populaire (dans le sens : adopté par les “noobs”) 🙂
    Par contre, je ne comprends pas ce désamour pour Unity. Même si j’ai eu du mal à m’y mettre au début (par habitude), je le trouve très pratique (un petit Super + a, on tape les premières lettres de l’application voulue, on appuie sur entrée, et ça la lance). Certes, un peu lourd, et avec les saloperies d’Amazon et autres, mais bon, j’ai du mal à me remettre sur du Gnome maintenant…

  2. > Le problème Ubuntu / barbus, vient aussi du fait qu’Ubuntu soit une distribution populaire

    Oui et c’est assez pratique : ça détecte les barbus cons et sectaires en 3 secondes.

    > Unity

    D’abord, je trouve ça laid. Et je n’aime pas cette bande sur le côté, elle est peu configurable, elle adopte cette suprême idiotie issue du mac qui consiste à mélanger les raccourcis et les applis lancées en les distinguant seulement avec un petit point blanc en-dessous ; moi ça me perd, ça perd les “noobs”, en intervention à distance on les distingue à peine.
    Le Super+A marche tout pareil sous gnome-shell sans te présenter des tas de trucs payants mélangés aux applis de la distrib.

    Honnêtement, je n’ai pas regardé récemment (y’a peut-être l’équivalent des extensions de gnome-shell maintenant ?) mais je trouve ce produit contre intuitif. Récemment, je me suis acheté un netbook et je n’ai même pas pensé à envisager Unity. Sérieusement, ça ne m’est même pas venu à l’esprit. C’était soit gnome-shell si la machine le supportait soit je serais passé sur un truc léger type xfce ou fluxbox. Heureusement, malgré tout ce qu’on peut lire de la part des détracteurs de gs quant à sa lourdeur et sa lenteur, c’est fluide.

    • Non, effectivement, sur un netbook, c’est pas envisageable. Mais sur un 15″ wide, c’est assez pratique au final.

      > Le Super+A marche tout pareil sous gnome-shell sans te présenter des tas de trucs payants mélangés aux applis de la distrib.

      Bon, je vais peut-être retenter. J’ai dû passer à côté des possibilités par fainéantise, et confort.

      • Pourquoi, si tu te sens bien avec Unity ? Pour moi, les quelques trucs que j’ai cités sont rédhibitoires. Mais ça ne veut pas dire que je prends gnome-shell tel quel : j’ajoute une barre de tâches et quelques autres bricoles que je trouve indispensable.
        L’idéal, c’est de voir quelqu’un utiliser un environnement (ou un logiciel en général) et de voir *comment* il/elle l’utilise, parce-que la première impression (quand on vient de gnome2, gnome-shell semble moins bien au départ) ne rend pas forcément justice au produit.

        • > Soyez sûr(e) de vos choix, au point d’être capable de les défendre dans une discussion.

          Eh eh. Tu ne serais pas en train de mettre en pratique cette phrase (sur le billet concernant tes choix) ? 😉

          Je ne sais pas si “se sentir bien” avec Unity est la bonne formule. Je dirais plutôt que je n’ai pas accroché aux autres environnements. Je préfère les icônes avec les flèches pour te dire sur quelle fenêtre tu es, plutôt que les rectangles (qui se placent sur la barre du haut avec GS), c’est con, mais je crois que c’est rédhibitoire pour moi. Pour le reste, rien de plus que les autres environnements : les raccourcis et l’habitude.

          Ton billet m’aura en tout cas donné envie de tester (réellement) les autres environnements 🙂

          • > Tu ne serais pas en train de mettre en pratique cette phrase ?

            Je t’incite à le faire… c’est un choix réfléchi et tu es prêt à le remettre en question. Ça me va.

            > Je préfère les icônes avec les flèches…

            Tu parles de ce qui distingue les raccourcis des applis lancées ? Je ne me sers pas du truc interne à gs non plus : j’ai installé une barre de tâches.

            > Ton billet m’aura en tout cas donné envie de tester…

            Alors mission accomplie, merci. ça m’encourage pour la suite 🙂

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