La France tranquille d’Olivier Bordaçarre

Première fiche de lecture (de toute ma vie), je commence par un bouquin pas significatif au sens où c’est un livre qu’on m’a donné, par hasard, pas le genre que je lis habituellement.

L’histoire est celle de la montée de la peur, de la haine, et de la violence dans une petite ville de province au fil des meurtres d’un assassin en série. On suit le récit du point de vue du chef local des gendarmes.

Honnêtement, je n’ai pas aimé grand chose dans ce bouquin.

Le style d’abord, assez banal, comme on peut s’y attendre pour du roman “noir”, parfois scolaire (des références “culturelles” superflues) mais globalement sans grande imagination. Pas franchement mauvais mais facile.

Ensuite, les personnages. Ils sont à peu près tous survolés mis à part le chef lui-même et quelques petits efforts pour son fils. Malheureusement, la tentative de donner corps au gendarme est annihilée par son “évolution” pas du tout crédible : au début du livre, c’est le cliché du vieux-fonctionnaire-désabusé qui ne pense qu’à bouffer et aller à la pêche et qui finit vieux-sage-gauchisant. Je carricature (chacun son tour) mais c’est l’idée.

Quant au propos qui se veut politique, il est très simpliste : le bouquin prend le prétexte du serial-killer pour dénoncer la montée d’une droite extrême mais il n’interroge quasiment pas les mécanismes de F-Hainisation de la petite ville, comme si les habitants étaient racistes par essence, comme si le phénomène était “naturel” et pas une méthodique construction issue de l’idéologie. La presse n’est qu’évoquée (elle “fait son boulot”) et les instances policières supérieures sont carrément “excusées”, dépassées par les évènements. C’est plus que naïf. Un auteur “de droite” aurait difficilement fait pire.